Colloque national sur la biodiversité de la steppe

Date : 21/22 Mai 2010

  • Colloque national sur la biodiversité de la steppe.

Les Ksour du Haut Atlas Algérien une région steppique d’une biodiversité remarquable qui représente un trait d’union entre le grand Sahara et la région du Nord.

 

Dans ce cadre, et à l’occasion de l’année internationale de la biodiversité ; Notre association Arc en Ciel, en coordination avec l’ambassade du Royaume des Pays-Bas en Algérie, a organisé un colloque national intitulé « la biodiversité de la steppe, un patrimoine à sauvegarder » à Ain Sefra (w.Naama) du 21au 22 mai 2010.
Le colloque se veut une opportunité pour les experts, les chercheurs et les acteurs de la société civile de débattre des questions relatives à la biodiversité, à l’éducation environnementale, à l’eco-citoyenneté et au développement durable.

Le colloque a eu lieu au centre culturel de Aïn-Séfra., avec une participation des spécialistes en écosystème, écologistes, étudiants de Tlemcen, de M’sila, Tiaret, Sétif ont pris part à ces journées, aussi nous Signalons la participation de plusieurs associations, telles Les auberges de Tissemssilet , Eco Action de Tizi Ouzou, El Hayet de Sidi Bel Abbès, Barik21 de Skikda, Caravane de Djamaâ d'El Oued… Plusieurs thèmes ont été exposés notamment : sur la steppe, la faune et la flore, et sur l’abeille saharienne

 

le colloque comme decrit par M.Allal (quotidien d’Oran)

Arc en ciel "protège" la Source jaune

 

Le Quotidien d'Oran/Oranie ou Société/Aïn Sefra :

Colloque national sur la biodiversité : Aïn Sefra, une région écologique remarquable encore méconnue/Les Emirs, la Houbara et l'insémination artificielle(*)

Par Allal Bekkaï

C'est avec le concours de l'ambassade du royaume des Pays Bas et à l'occasion de la journée mondiale de la biodiversité que l'association environnementale Arc en ciel de Aïn Sefra(Naâma) présidée par M. Abdellah Khazene a organisé un colloque national sous le thème « La biodiversité de la région de Aïn Sefra : un patrimoine écologique à sauvegarder » qui s'est déroulé les 21 et 22 mai au centre culturel flambant neuf de la ville(dirigé par un plasticien, M. Alilou). Le programme s'articulera autour de deux axes : la flore (première journée) et la faune(deuxième journée). Le Dr Ramdane Benniou de l'université de Msila(département agronomie) est venu avec une « Contribution à la compréhension de la steppe dans la région de Msila ». Après avoir présenté le relief de la région(steppe :56% , plaine du Hodna :33%,zone montagneuse :07%), l'orateur indiquera que la diversité floristique est riche de 92 taxons(espèces), soit 26 familles en faisant remarquer que des projets d'aménagements pastoraux et de mise en défens des parcours dégradés sont engagés par les services du haut commissariat au développement de la steppe(un gardien coûte 15000DA/mois pour 1000 ha, selon une source de cette institution)...M. Abdelkrim Benaradj de l'université de Tlemcen(département foresterie) présentera une « Etude sur Tiout » et plus exactement la station de Zeboudja(19000 ha/1140 m d'altitude). Son propos sera axé sur la problématique des contraintes climatiques et anthropiques. Il expliquera les techniques et les effets de la mise en défens. On saura que le taux de recouvrement est de 40% au titre de la mise en défens( MED) et 20% pour les parcours libres(PL). En matière de richesse floristique, on apprendra l'existence de 108 espèces (30 familles/84 genres) au niveau de la MED et 44 espèces(18 familles/376 genres) sur les PL. Le paysage végétal est occupé par 3 espèces qui sont l'alfa, l'armoise blanche et le sparte. Un vestige d'une presse(pour alfa) se trouverait en souffrance au Djebel Merghad, selon un photographe. La steppe du Sud Oranie(Naâma) constitue un exemple représentatif des zones arides menacées par le fléau de la désertification, soulignera-t-il...Il faut savoir dans ce contexte que d'éminents spécialistes se sont intéressé à la steppe, tels Soltane Djebaïli (pédologue), M'hamed Boukhobza(sociologue), Fabienne Le H'ouérou(ethnologue) ainsi que le Dr Youcef Iliou(chercheur) et les Pères Cominardi et Adams...La deuxième journée sera marquée par quatre interventions. Dans sa brillante communication intitulée « La faune sauvage dans la région de Naâma : une biodiversité remarquable à protéger », le Pr Noureddine Mostefaï de l'université de Tlemcen(département foresterie) soulignera que « L'érosion de la biodiversité est une préoccupation mondiale » en citant les différents sommets(Rio 1992, Johannesburg 2002, Paris 2005 et en octobre prochain Tokyo 2010). Il signalera dans ce contexte que le Bassin méditerranéen est l'un des 34 hot spot(point chaud) de la biodiversité au monde( le Pr Mostefaï est le président du comité d'organisation du colloque international organisé sur ce thème en octobre prochain par l'UABT et le PNT, n.d.l.r). Il présentera le milieu physique de la steppe qui se caractérise par 4 zones(écosystèmes), à savoir pastorale(2000.000 ha), agricole(350.000 ha), montagneuse(560.000 ha) et lacustre avant de faire le répertoire de la faune. On dénombre110 espèces d'oiseaux(16 étant typiquement sahariennes) formant 33 familles dont 65 sédentaires(60%), 33 migrateurs(30%) et 12(10%) pour celles dites de passage(71 espèces nicheuses, soit 67% y sont recensées). On compte 10 rapaces dont le vautour fauve appelé le nettoyeur de la nature. A souligner que l' outarde(Houbara) qui fait partie des 22 espèces protégées(loi du 20/08/1983) figure sur la liste rouge de l'UICN. C'est l'oiseau emblématique de la région(Kasdir). Quant aux mammifères, il existe 34 espèces dont 13 rongeurs, 6 chiroptères(chauve souris) , 4 nisodouras, 3 ongulés( gazelles) et 1 lagomorphe(lièvre). 18 espèces sont protégées par la législation algérienne, entre autres la gazelle de l'Atlas, celle dite dorcas et le mouflon à manchettes. A noter la découverte par ce chercheur d'une espèce inédite, le zorille. Le conférencier proposera dans ce cadre la multiplication des MED, la création d'aires protégées(Djebel Aïssa), la lutte contre le braconnage et la sensibilisation en soulignant l'impact anthropique(écotourisme) eu égard à l'importance écologique et économique (cynégétique)de la région. Au fait, où est passée l'autruche dont la wilaya tire son nom(Naâma) ?Auparavant, le Pr Mostefaï a tenu à rendre hommage à feu Mohammed Beressoul(médecin, fondateur de la première association écologique de Naâma)et Claude Grenot(directeur de recherche au CNRS). Son confrère de l'université de Msila, M. Tayeb Bensaci parlera pour sa part de « La biodiversité avifaunistique de la région du Chott El Hodna » à travers la description du statut et la phénologie des zones humides(au nombre de 40 en Algérie). Comprise entre Msila(1000 km) et Batna(100 km) et s'étendant sur 336.000 ha, Chott El Hodna bénéficie d'un bilan hydrique estimé à 363 millions de m3 provenant de l'oued Ksob et de l'oued Bousaâda. A ce titre, cette zone humide d'importance internationale (Ramsar 2001) constitue un quartier d'hivernage et de reproduction pour les 123 espèces d'oiseaux(37 familles/83 genres) recensés dont le flamant rose(à statut hivernant) et le chevalier arlequin(espèce de passage). Outre les oiseaux, il y est recensé 20 mammifères et 10 autres espèces entre reptiles, insectes et poissons ainsi que 550 taxons(espèces floristiques). L'universitaire n'omettra pas de signaler deux agressions anthropiques, à savoir l'ouverture de routes et la pollution urbaine(épandage des crues). . « L'abeille saharienne » fera l'objet d'une communication intéressante donnée par le Dr Khodja Mohamed Idriss, inspecteur vétérinaire auprès de la DSA de la daïra de Aïn Sefra. En spécialiste averti, il fera part à l'assistance du programme ambitieux de sauvegarde de l'apis melli fera sahariensis. Parmi les dangers qui menacent l'abeille « jaune », il citera la lutte anti acridienne, les pesticides( lutte anti acridienne), l'ectoparasite (varroa destructor), les guêpiers d'Afrique(oiseaux) et la tellienne(abeille noire invasive). Comment sauver la saharienne ? Par le recensement et la multiplication des colonies, la mise en pace d'un rucher ,la sensibilisation et la formation des apiculteurs(6 professionnels activent aujourd'hui sur le terrain), la modernisation des ruches, l'abandon de la ruche traditionnelle ,estime cet expert ...A ce propos, une expérience a été réalisée à Tiout où des reines noires(telliennes) ont été remplacées par des reines jaunes(sahariennes), selon ce vétérinaire qui indiquera dans ce contexte l'exportation d'essaims à partir de Laghouat et Ghardaïa. Le projet relatif à l'abeille saharienne comporte 30 colonies(ruchers de multiplication) avec un taux de fécondation de 60%, de reines bourdonneuses de 10% et de compartiments désertés de 30%. Plusieurs axes de recherche sont inscrits au titre dudit programme, notamment la purification, la biométrie et l'insémination artificielle, si l'on en croit ce spécialiste...Vraisemblablement « alerté » en dernière minute, M. Abdelkader Ouragh, inspecteur auprès de la conservation des forêts, axera son intervention sur la polémique créée par les safaris organisés dans la région par des Emirs du Golfe, amateurs de Houbara. Une convention aurait été signée en janvier 2008 avec les E.A.U et le Maroc concernant une population de 18000 à 2000 outardes(dont 80% pour la chasse et 20% pour la reproduction). Parmi les clauses, le lâcher(à partir de la frontière marocaine) de 5000 oiseaux durant une période de 5 ans, outre la dotation de la DGF en matériel de télémétrie(jumelles, longue vue) dont les cadres ont subi un stage « externe » dans ce cadre. La région compte actuellement un capital de 100 individus, selon cet ingénieur des forêts...Lors des débats à la fois passionnants et passionnés, il sera question entre autres du rôle de la société civile, la sensibilisation, le gardiennage(MED), l'écotourisme, l'écologie, la pollution, la culture animalière(domestication), le massacre de l'outarde, le trafic de chardonnerets( vendus 3000 euros en Espagne), des cris de cœur(comme celui de M. Mohamed Chami, cadre à la CNAS)...Signalons la participation de plusieurs associations, telles Les auberges deTissemssilet , Eco Action de Tizi Ouzou, El Hayet de Sidi Bel Abbès, Barik21 de Skikda, Caravane de Djamaâ d'El Oued... Comme il faut relever la présence effective du directeur de l'environnement de la wilaya de Naâma, M. Salem Saoud(ingénieur des forêts de formation) et celle d'un délégué du HCDS(Djelfa) M. Djamel Abdennacer Soukhane (accompagné de deux collègues) ainsi que d'une représentante du MADR.....A titre de recommandation, le président de l'association Arc en ciel de Aïn Sefra lancera un appel aux ONG pour leur implication dans le plan de sauvegarde du patrimoine écologique de la région. En marge du colloque, un programme d'animation fait de visites touristiques et écologiques a été concocté par les organisateurs, notamment Abdellah Khazene, Noureddine Seddik et Tahar Bousmaha :la zone humide de Aïn Ouarqa(où trône symboliquement un mouflon à manchettes), abritant par ailleurs une station thermale(écosystème confronté au problème de pollution aux cosmétiques), l'oasis de Tiout, le ksar éponyme(mosquée antique, les trois portes, les mausolées de Lalla Sfia et Sidi Moussa, fille et petit fils de Sidi Bensfia de Sidi El Djilali), le site paléontologique(dinosaure) de Rouis El Djir et le lac de Noufikha ainsi que le mythique oued de Aïn Sefra qui emporta un 21 octobre 1904 l'énigmatique écrivaine et journaliste suisse Isabelle Eberhardt...Enfin, à mentionner que l'architecture de l'hôtel El Mekter(Djebel), un joyau dans un écrin de dunes incrusté d'une source, et où étaient hébergés les invités est signée par le célébrissime Fernand Pouillon(1970) à l'instar du complexe des Zianides de Tlemcen...

Participant du colloque Intervenants Participants du colloque

Visite a Tiout Visite a Ksar sfissifa